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Erotisme Japonais / Occidental

Erotisme Japonais / Occidental

Erotisme : Regards croisés entre le Japon et l'Occident

Mis en ligne le 06.12.2015 à 20:32

Juliette Buffat

En Suisse ou au Japon, l’érotisme et la sexualité ne sont pas du tout perçus de la même manière. Quelles différences de regards, de croyances, d’approches et de pratiques ? Quels enjeux et répercussions sur les relations entre hommes et femmes ?

Une sexologue, médecin-psychiatre, chroniqueuse, et une anthropologue, journaliste, spécialiste de l’érotisme japonais et des sexualités, en ont débattu ensemble, pour le plus grand plaisir du nombreux public présent dans le bel auditorium du nouveau Musée d’Ethnographie de Genève (1er décembre 2015). Si les japonais libres de croyances théologiques sont très libres dans leur intimité, les occidentaux sont freinés dans leurs élans érotiques par la lourde morale judéo-chrétienne qui frappe la sexualité du poids du péché et de la culpabilité depuis des siècles. Mais, pas de Dieu veut aussi dire pas d’enseignement des valeurs sacrées de l’amour chrétien qui valorise les sentiments et recommande de respecter son prochain comme soi-même. Au Japon, nombreux sont les hommes qui préfèrent acheter une « love doll » ou poupée d’amour pour partager leur vie, que de s’encombrer avec une femme en chair et en os.

Poupée d'amour

L’investissement financier de départ est coûteux (environ 5'000 CHF), mais le quotidien s’en trouve terriblement simplifié, et le japonais apprécie la présence de cette compagne discrète, qu’il considère comme son épouse. Car, au Japon la cérémonie du mariage est expéditive et purement associée aux rapports sexuels : avec une prostituée elle peut ne durer qu’une nuit … S’il suffisait chez nous de l’absence de relations intimes pour justifier un divorce, la procédure en serait drôlement simplifiée ! Les Japonais, bien connus pour leur dynamisme économique (qui n’a rien à envier au marché helvétique), sont férus de « sextoys ». La gent masculine collectionne les vagins en silicone de toutes tailles, qui peuvent être accessoirisés avec une pompe aspirante ou massante, ajoutant des effets redoutablement efficaces sur un pénis en manque de sensations !

Sextoys

Alors que les européens laissent à leurs femmes la plus grande part du commerce des jouets sexuels, celles-ci appréciant leur diversité de formes, tailles, couleurs, consistances, et surtout leurs puissantes vertus vibratoires. Ce qui confirme cette prévision inquiétante que d’ici 2050, la moitié des rapports sexuels se feront avec un robot et non plus entre humains ! Il reste cependant une lueur d’espoir, car le marché des poupées d’amour version mâle est un bide : ni les femmes ni les gays ne s’intéressent à ces êtres de substitution artificiels. D’ailleurs, au Japon, les épouses délaissées par un mari qui consacre son temps et son énergie à son travail, finissent par vendre leurs charmes au bordel où elles trouvent la satisfaction dans les bras de l’époux d’une autre. Alors que les européennes préfèrent draguer sur les sites de rencontre ou les chats internet pour assouvir leurs fantasmes ou besoins érotiques insatisfaits.

Désirs et frustrations

Il faut savoir que la condition de la femme japonaise mariée est peu enviable : elle ne peut travailler sans être lourdement taxée fiscalement, elle est frustrée par un mari froid et distant qui préfère sortir avec ses collègues de bureau et ne rentre chez lui que pour dormir. Les maris helvétiques, eux, sont plus casaniers, mais ils peuvent passer beaucoup d’heures devant un écran, à s’exciter et se palucher en regardant des images virtuelles de femmes dénudées… qui les éloignent des bras et du désir pour une femme réelle. Dernière nuance à relever : en Occident, les hommes désirent les actrices pornos mais aiment les vierges vertueuses, alors qu’au Japon ils admirent les geishas raffinées et cultivées mais préfèrent coucher avec la femme d’un autre.



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